Triste perte de temps que cette histoire ! Les faits remontent à juillet 2005, période heureusement favorable à une semaine de recherche de panne.
Depuis deux mois, un zone de ratés à l'allumage s'étend lentement, depuis à 2600 rpm uniquement à la quasi-totalité de la plage d'inutilisation du moteur. Alors qu'elle n'a pas démarré depuis deux semaines, les vibrations deviennent horribles au ralenti ( à 600 rpm ça semble normal !), le moteur tressaute dès que le régime augmente violemment, et ça semble ne rien changer d'enfoncer la moitié ou toute la pédale ! Vitesse max 100km/h en 4ème...
Premier réflexe, bien entendu, les bougies. N°1 OK, n°2 aussi... tiens, la n°3 est pleine de suie ! Elle est tout simplement mal serrée. Etrange. Je finis de la dévisser, la nettoie après avoir contrôlé l'écartement des électrodes et la resserre presque au couple. La situation a l'air un peu meilleure, mais rien de significatif. Ca ne vient donc pas des bougies. La tête d'allumage n'a pas eu le temps de s'oxyder depuis son changement en décembre, je décide donc de la reposer directement. Je change les cables haute tension pour dédouaner définitivement d'allumage.
La panne n'y ressemble pas, mais je décide pour cinquième fois de démonter le carburateur. Les gicleurs ont la mauvaise habitude de se boucher avec les débris de rouille de la tôle déflectrice d'air chaud vissée sur le collecteur d'échappement. Merci Renault pour son savoir faire en matière d'oxydabilité des matériaux à haute température. De légers appels d'air laisseraient cette fois-ci supposer l'origine de la panne. De haut en bas je retire le starter, la cuve et toutes les entretoises. Comme j'ai la maniaque et contestable habitude de nettoyer les pièces mécaniques avec la même rigueur que ma vaisselle, le démontage est rapide et peu salissant.
En guise de marbre je pose les pièces sur un miroir pour vérifier les plans de joint. Un peu d'espace explique les sifflements. Je décide donc d'acheter une pochette de joints neufs pour combler les déformations des pièces. Un peu d'adaptation subtile à la Dremel s'avère nécessaire ! Après remontage la situation est légèrement meilleure (ne l'est-elle pas systématiquement après une demi-journée d'effort ?). Mais la panne subsiste.
Voila un morceaux que ne n'avais pas encore démonté ! De de quoi s'occuper en attendant les joints du carbu. Très accessible car sans autre dépose, j'enlève et clampe les trois tuyaux d'essence et déserre les deux écrous. Facile. Moins évident par contre de sortir de sous le véhicule avec une goutte d'essence dans l'oeil ! Surtout avec des tablettes de chocolat fondues en lieu et place et abdominaux... Quelques photos pour être sur du positionnement (6 positions, une seule de bonne !), et grand nettoyage. Un peu de dépôt dans les filtres, mais rien qui gène le passage. La panne est donc ailleurs.
Comme ça ne coûte rien, je règle donc avec mon frère le jeu des culbuteurs. Voir le moteur ainsi trépané n'est pas de bonne augure. En est-ce fini de ma première voiture ? Après seulement 19 ans et 210 000 km de service ? La distribution est moins bruyante, mais c'est encore Parkinson qui s'occupe du contrôle moteur.
J'ai en pièce détaché un allumage "transistorisé" de Super 5, qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celui de la R 25. Ce n'est certainement pas la même avance, mais au degré près je décide de faire l'essai. Je débranche le tuyau de la capsule à dépression qui fait varier l'avance, pour éviter un allumage précoce (entre 1,4 et 2L de cylindrée ce n'est pas les mêmes débits !). Toujours pareil. Je vérifie donc une dernière fois chaque bougie. La n°3 est toujours aussi bien serrée, mais la n°4 a du mal à venir. Avec une grande précaution je la desserre avec un fort bras de levier. Du bout d'un tuyau de caoutchouc, je la ramène à moi. Surprise, ce n'est que le connecteur et un petit morceau de céramique qui viennent. Elle était simplement fêlée et ne faisait pas contacts à certaines fréquences de vibration.
J'avais fait changer en décembre chez Renault à Neuville de Poitou (86) les bougies et la tête d'allumage en même temps que la vidange, faisant pour une fois travailler des mécanos. Seulement quand on oublie d'en serrer une, ce n'est pas une raison pour serrer deux fois celle d'à côté ! De quoi décomplexer tout les bricoleurs qui n'ont pas de clé dynamométrique...
Des erreurs nous en faisons tous, moi le premier. J'en retire donc les enseignements suivants :